Home
Economie collaborative

V. Girardin 2014 – Morges

 

Pour moi, l’économie collaborative – en quelques mots – est

Une mise à jour de notre mode de vie et
de notre manière de consommer

Les principaux domaines de l’économie collaborative sont :

  • le partage de biens et l’échange de services
  • la co-création, la collaboration, le co-working
  • le financement participatif (crowdfunding)


NOUVEAU, LE PARTAGE ?

Le partage n’est évidemment pas quelque chose de nouveau, mais nous l’avons largement perdu depuis deux ou trois siècles dans le système de consommation dans lequel nous vivons et qui est caractérisé par

  • une grande utilisation de ressources matérielles et d’énergie
  • une quasi absence de contact avec les producteurs de nos aliments et avec les fabricants de nos biens de consommation
  • une perte de la valeur des choses

Sur ce dernier point, nous pouvons affirmer que nous ne sommes – surprise ! – PAS ASSEZ matérialistes.

« Nous pensons que notre époque est trop matérialiste mais nous avons perdu tout lien avec la matière. Pouvons-nous dire de quel pays vient le coton de ce pantalon ? »
- Hervé Naillon


Pourquoi le partage connaît-il un nouvel essor depuis peu ?
Mes constats sont les suivants :

  • les crises économiques et par conséquent la baisse du pouvoir d’achat, qui nous incitent à réduire nos dépenses et à faire des choix
  • la recherche de plus de lien social, de plus de partage, de plus d’échanges connaissance, de plus de proximité
  • les problèmes environnementaux, et la prise de conscience que notre planète a des ressources limitées, qui nous font réduire notre impact environnemental et notre dépendance à la matière
  • la part d’inutilisation de nos biens, équipements, objets et machines (une voiture est par exemple inutilisée 92% du temps)

 « La capacité excédentaire peut être mobilisée par des services d’économie collaborative »
- Antonin Léonard (OuiShare)


Autre facteur indispensable dans cet essor du partage : le digital
. Depuis une dizaine d’années en effet, à la fois les outils de production (logiciels) et les canaux de diffusion (internet) sont à disposition de tous et leur utilisation se démocratise.

Dans le domaine de la musique notamment cela a complètement remis en question le modèle en place (un support matériel produit par des ‘majors’ puis distribué dans des commerces physiques).

Au-delà des premières plateformes illégales d’échange peer to peer, le digital a engendré de nouveaux modèles de production et d’échanges commerciaux.

 

DES BITS AUX ATOMES

On assiste depuis peu à un phénomène identique dans le monde matériel. Et cela annonce une énorme révolution.

« Nous avons passé les dix dernières années à inventer de nouveaux modèles d’innovation et de collaboration sur le web. Les dix prochaines années vont consister à transposer ces leçons au monde réel. »
- Chris Anderson (livre « Makers »)

Une « nouvelle révolution industrielle », selon Chris Anderson, car les moyens de production sont dorénavant à la disposition de tous, pour des prix raisonnables, par exemple les imprimantes 3D, l’électronique Arduino ou la tendance do it yourself (DIY). On parle notamment de desktop manufacturing, littéralement de production sur son bureau.

 

CHACUN CHEZ SOI ?

Des lieux d’échange et d’apprentissage se créent dans cette mouvance de partage : les fablabs (fabrication laboratories) ou les espaces de co-working (tiers-lieux).

L’économie collaborative, n’est pas un phénomène révolutionnaire ou marginal, il correspond à des besoins actuels, comme nous l’avons vu plus haut.

Par rapport au système de consommation récent dans lequel le consommateur utilise un bien sans se préoccuper d’un côté des origines de ce bien et des conditions dans lesquelles il a été produit, et de l’autre côté de sa ‘fin de vie’, l’économie collaborative, elle, lui offre un vrai rôle :

Le consommateur reprend sa place
dans la chaîne de valeur

Cela comporte maints avantages :

  • l’intérêt pour la provenance du bien, de son(ses) producteur(s)
  • le respect du bien en question, un soin accru dans son utilisation
  • une préoccupation de sa ‘fin de vie’ ou plutôt la recherche de sa réutilisation, son recyclage, son upcycling

 

ECONOMIE DE FONCTIONNALITE

Privilégier l’usage d’un équipement ou d’un outil à sa possession, c’est le principe de l’économie de fonctionnalité. Souvent mise en place dans un souci écologique (réduction de matière et d’énergie, plus grande durabilité des biens de consommation) et en réponse à l’obsolescence programmée, l’économie de fonctionnalité correspond également à certaines attentes des partisans de l’économie collaborative.

On ne s’encombre plus d’objets, on en dispose le temps de leur utilisation, selon nos besoins. Que ce soit un véhicule, un livre, des outils,… petit à petit de multiples équipements seront à notre disposition ainsi. Les fabricants, dans ce modèle, ont tout intérêt à concevoir leurs produits les plus robustes et durables possibles. De plus, dans le cadre de l’économie de fonctionnalité, ils offrent un ensemble de services autour des produits. Il ne s’agit pas de simple location, mais d’une réelle valeur ajoutée à l’usage de ces biens qui servent au plus grand nombre.

 

LES ACTEURS DE L’ECONOMIE COLLABORATIVE

Les acteurs de cette économie sont en grande partie des gens des nouvelles générations qui ne s’identifient pas au système qu’on leur laisse

Ce sont des personnes à qui les institutions en place ne correspondent pas. Qu’elles soient administratives, économiques, religieuses, ces institutions ne leur donnent pas les réponses satisfaisantes à leurs interrogations.

Les valeurs de ces acteurs ne sont plus la compétition mais le partage et la communauté. Comme internet, c’est un maillage et non un système pyramidal. Largement utilisateurs de l’open source et du gratuit, ils questionnent et inventent de nouvelles formes à la propriété intellectuelle et aux droits d’auteur.

Selon le principe de l’open source, ils se servent des éléments mis à disposition par la communauté comme de briques pour combiner, innover et créer de nouvelles choses. Ils procèdent beaucoup par itération, par expérimentation. Ils n’ont pas peur de se tromper, de recommencer, de confronter leurs tentatives, même inabouties aux utilisateurs-clients.

Enfin, comme les offres de l’économie en place ne leur correspondent pas, ils s’inventent leur propre occupation, leur propre profession, leur propre business.

 

DANS L’ECONOMIE COLLABORATIVE

La consommation n’est plus linéaire mais circulaire

Moins de possession d’objets à durée de vie limitée, partage des biens, consommateur-producteur

L’économie n’est plus pyramidale mais horizontale

Moins d’intermédiaires, proximité avec le producteur, échanges entre particuliers, entraide et collaboration entre utilisateurs

 

 

POUR ALLER PLUS LOIN

 

 

[Ce sont des extraits de la présentation donnée le 27 février 2014
au RezoFirst/G21 à la FER Genève - Rezonance]

RezoFirstG21 Vincent Girardin photo Antipod

agence Antipod

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>